28 mars 2008
Gérard de Nerval , « El Desdichado »
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, | |
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : | |
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé | |
Porte le Soleil noir de la Mélancolie. | |
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé, | |
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie, | |
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé, | |
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie. | |
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ? | |
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ; | |
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène... | |
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron : | |
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée | |
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. |
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